Vous est-il déjà arrivé de prendre la parole lors d’une réunion ou même au sein d’un petit groupe à la pause café, et de rester avec cette impression de ne jamais réussir à vous faire entendre ?

 

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Oui ? Alors cet article est pour vous !

Tout d’abord, nous pourrions distinguer des points de vue différents, des perceptions différentes qui parlent déjà de notre perception du monde et de la perception que nous avons de nous-mêmes dans ce monde.

Certains diront :

  • « Personne ne m’écoute quand je parle. »
  • « Je ne réussis jamais à me faire entendre. »

Ces deux perceptions différentes parlent de la difficulté à être entendu, et de la difficulté à se faire entendre.

S’agit-il d’une question d’intonation ? De décibels ?… c’est une possibilité.

S’agit-il d’une question de posture ? De positionnement ?… c’est une autre piste.

S’agit-il d’une question d’affirmation de soi ?… très certainement !

 

Explorons deux situations :

 

1 – « Personne ne m’écoute quand je parle. »

Fabien a 32 ans, il est chef de projet dans une entreprise en plein essor. Quand il a pris son poste il y a 18 mois, il avait en charge une équipe de 3 personnes. Fabien a tout de suite su fédérer et manager cette équipe dans laquelle il se sentait à l’aise.

Il a eu davantage de responsabilités et a vu de nouveaux projets lui être confiés

Il y a 3 mois, nouveaux projets, plus grands, il a vu son équipe être complétée par 2 nouvelles personnes.

Depuis 2 mois, Fabien se sent davantage angoissé avant les réunions, il a du mal à prendre la parole, il ne comprend pas bien ce qui lui arrive. Lui qui vivait les temps de réunion comme des moments dynamiques où bonne humeur et émulation portaient chaque membre, il se sent moins à son aise. Lors de ses prises de parole en réunions, il a l’impression que personne ne l’écoute. Il est agacé par Marc fraîchement arrivé qui capte l’attention du groupe avec un humour percutant et fédérateur.

Fabien se surprend parfois à ne pas terminer une phrase pour laisser le dernier mot à Marc.

Il a fini par se dire que ce qu’il dit n’intéresse plus personne… et de fil en aiguille, il perd la parole, il devient inaudible.

A présent, en réunion, sur un ton monocorde, il présente juste les avancées, les objectifs, rien de plus, il dispense seulement ce qu’il est obligé de transmettre et met fin aux réunions en quittant la pièce, ne se donnant même plus la peine de saluer son équipe car dit-il « que je leur dise que la réunion est finie ou pas, personne ne m’écoute de toutes façons, autant quitter la pièce, au moins dans mon bureau, je peux respirer ».

Fabien est en train de perdre confiance ne lui, il ne croit plus en ce qu’il dit, il est persuadé que personne ne l’écoute, il s’efface derrière Marc qui selon Fabien prend trop de place.

Mais que fait Fabien pour garder sa place lors des réunions ? Que fait Fabien pour rester dans son rôle ? Qu’est ce qui est touché chez lui pour que sa confiance en lui s’amenuise et pour qu’il ne réussisse plus à s’affirmer ?

Si fabien sollicitait un coaching, nous pourrions, par exemple, explorer ce qui se passe pour lui lorsque Marc prend la place. Nous pourrions observer son agacement, parler de cet agacement, de ce qu’il produit en Fabien. Nous pourrions questionner les valeurs et les croyances qui fondent l’identité de Fabien, faire le point sur ses ressources, sur ces atouts, ce sur quoi il peut s’appuyer en lui pour retrouver le chemin de la confiance et de l’affirmation de soi.

 

2 – « Je ne réussis jamais à me faire entendre. »

Annie a 42 ans, depuis 4 ans, elle est cadre de santé dans le service de cardiologie dans un CHU. Ce qu’elle aime dans son métier c’est de pouvoir fédérer une équipe autour d’un projet, c’est d’être à la fois dans un rôle administratif et pouvoir garder un contact avec les patients.

L’équipe qu’elle a sous sa responsabilité est une équipe où les personnes s’entendent bien et la collaboration se passe bien.

En revanche, il y a deux moments où les esprits s’échauffent et où elle sent bien qu’elle « sert de punching ball », dit-elle. Il s’agit de la pose des congés des fêtes de fin d’année et celle des congés d’été.

Depuis quatre ans, Annie appréhende ces deux périodes car elle sait que l’équilibre qui règne dans son équilibre peut basculer d’un coup.

Chaque année, elle explique les règles :

  • chacun son tour quand plusieurs personnes veulent la même période,
  • partage et équité

Annie le sait, elle tient à ne se mettre personne à dos, elle veut que tout le monde soit content et que personne ne puisse lui reprocher quoi que ce soit, selon elle, si elle pose les règles par écrit, les agents qu’elle a sous sa responsabilité n’ont plus qu’à les appliquer.

Malheureusement, chaque année, Annie entend les réclamations des uns et des autres, les sentiments d’injustice, elle voit aussi comment certains prennent l’ascendant sur d’autres et réussissent toujours à obtenir ce qu’ils veulent. Elle le voit, elle le sait.

Et cette année, lors d’une réunion, Sophie et Pierre ont dit ce qu’ils avaient sur le cœur : « Si le cadre faisait son travail, la répartition des fêtes serait plus équilibrée ! »

Annie a très mal pris cette remarque et a été choquée que deux personnes puissent à ce point faire entendre leurs voix !

Annie a commencé un travail sur elle en allant consulter un coach professionnel. Elle explore ce qui l’a choquée dans le fait que des personnes puissent faire entendre leurs voix. Elle explore aussi que faire entendre sa voix peut vouloir dire prendre position, et que prendre position ne plaît pas toujours. Annie a alors pu se rendre compte que faire entendre sa voix c’est par moment risquer de perdre l’amour des autres, et ça Annie, elle déteste, elle veut être aimée et appréciée de tous. Annie commence à entendre que le poste qu’elle occupe exige d’elle qu’elle soit en capacité de faire entendre sa voix, que cela plaise ou non. Elle touche du doigt ce qui l’empêchait de « réussir à se faire entendre ».

 

Que pouvons-nous en retirer ?

Ces deux petites histoires vaguement inspirées de situations réelles permettent de pointer plusieurs besoins fondamentaux :

  • besoin d’être entendu (reconnaissance)
  • besoin d’être aimé (fusion)
  • besoin de s’affirmer (différenciation)

Il arrive qu’en voulant satisfaire un besoin, un autre soit mis de côté.

Lorsque je choisis de répondre à mon besoin de m’affirmer, je peux mettre en déséquilibre mon besoin d’être aimé.

Il devient alors important de choisir en conscience quel besoin je choisis d’alimenter, dans quelle situation, avec quelles personne, et à quel moment.

Comment je peux me différencier et sentir que je reste aimé, apprécié ?

Comment je fais pour sentir que les autres m’aiment, même quand je m’oppose, même quand je me positionne différemment ?

N’avez-vous jamais remarqué qu’il est parfois plus facile de se montrer du même avis que le groupe, plutôt que de se confronter en exposant son avis ? Par peur d’être rejeté de ce groupe, ou par besoin de se sentir aimé et accepté.

Nous avons aussi un besoin primordial : se respecter et être respecter.

Chacun placera les curseurs de ses différents besoins à des endroits différents.

Ce qui compte ce n’est pas où nous mettons ces curseurs. Il n’y a pas de conformité.

Ce qui compte c’est : en mettant les curseurs à tel ou tel endroit, est-ce que je me sens bien, est-ce que c’est OK pour moi, est-ce qu’il y a équilibre ou pas ? Est-ce que je sens que je respecte qui je suis en plaçant les curseurs comme je le fais ?

Remettre de la conscience, un coup de projecteur sur nos besoins fondamentaux est un exercice quotidien.

 =>  En séance de coaching, nous partons des situations inconfortables que vous vivez et qui vont ont conduit à prendre contact avec moi. Nous les explorons afin de faire la lumière sur vos besoins. Nous pouvons poser notre regard dessus, avec bienveillance, et analyser où vous mettez vos propres curseurs. Nous regardons ensemble comment vous choisissez de les placer ainsi, ce qui vous convient et ce qui vous convient moins. Ce travail d’exploration et d’analyse vous permet de retrouver un équilibre et d’être à nouveau en capacité de savoir prioriser vos besoins.

 

Pour aller plus loin :

Liste non exhaustive des besoins psychologiques fondamentaux :

  • besoin d’être aimé
  • besoin d’être écouté
  • besoin d’appartenir à un groupe
  • besoin d’être reconnu
  • besoin de s’affirmer
  • besoin d’être estimé
  • besoin de sécurité
  • besoin de développer ses connaissances
  • besoin de respecter ses valeurs
  • besoin d’être respecté

 

  • Quelques ouvrages à lire ou à relire :

Abraham Maslow : Devenir le meilleur de soi-même: Besoins fondamentaux, motivation et personnalité. Poche – 12 septembre 2013

Marshall Rosenberg : La Communication Non Violente au quotidien. Ed. Jouvence, 2005

 Jacques Salomé : Si je m’écoutais, je m’entendrais. Les Éditions de l’Homme, 2003

*Image issue du jeu “Dixit Memories”, Ed.Libellud

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