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Le petit pingouin, la QVT et les 9 principes généraux de prévention

Il était une fois un pingouin prénommé “Little Boy”. Son papa, un Humain, lui donna vie dans son livre “Le principe du petit pingouin”.

Ainsi Denis Doucet, psychologue clinicien, nous raconte comme ce petit pingouin heureux sur sa banquise se retrouva à griller au soleil de l’Equateur !

Little Boy est un petit pingouin plein de vie, plein de bonne volonté, plein d’enthousiasme qui va rencontrer Big Mouth, un phoque qui va rapidement savoir mettre à profit les talents de pêcheur de Little Boy.

Au début, notre petit pingouin va juste continuer de faire ce qu’il sait faire : pêcher des poissons. Il va le faire avec joie, avec plaisir, avec défi, avec envie.

Il va s’adapter aux nombreuses demandes de Big Mouth, au début, cela ne lui coûtera rien ou presque. Tant que les exigences resteront cohérentes avec ses capacités de pingouin, Little Boy accomplira ses missions avec plus ou moins de succès.

Puis de jour en jour, d’objectif grandissant en objectif grandissant, Little Boy va devenir de plus en plus fatigué, passer tout son temps à pêcher et à dormir, oubliant ses amis et sa famille, trop fatigué pour prendre du bon temps avec eux.

Little Boy sait s’adapter à toutes les exigences de Big Mouth. Il reçoit une rétribution à la hauteur des missions qu’il accomplit. Il peut ainsi s’acheter plein de choses dont il n’avait jamais eu besoin auparavant mais il dispose de davantage d’options en terme de consommation, de divertissement…dont il ne parvient pourtant pas à profiter.

Le coup de grâce arrive lorsque Big Mouth, qui reconnaît un grand talent et une grande loyauté à notre petit pingouin dévoué et obéissant, lui demande d’aller pêcher dans les eaux plus chaudes.

Little Boy va littéralement cramer…
Oh il est courageux, il a envie de satisfaire les exigences de Big Mouth dont le regard, autrefois sans importance, est à présent devenu essentiel à l’équilibre psychique de Little Boy. Alors il va essayer, encore et encore. Mais les eaux chaudes, le climat l’étouffent, il se meurt. L’environnement dans lequel Big Mouth lui demande de s’intégrer n’est décidément pas fait pour lui et ses besoins de petit pingouin vivant sur la banquise !

Il me vient alors une question !

Qu’est que la démarche QVT (Qualité de Vie au Travail) pourrait apporter pour améliorer le quotidien de ce pingouin ?

Je lis, j’entends, que permettre aux pingouins de se divertir avec des tables de ping pong, se relaxer grâce à des séances de sophrologie ou de méditation dispensées sur le lieu de travail permet d’améliorer leur qualité de vie au travail.

Peut-on alors penser que si Little Boy avait bénéficié de séances de méditation, il aurait réussi à s’adapter à un milieu aux antipodes de ses besoins ? Peut-on imaginer que si Big Mouth avait investi dans des tables de ping pong ou des after works festifs, ses pingouins n’auraient pas cramé au soleil de l’Equateur ?

L’humain que je suis, touchée par ce petit pingouin qui est allé au bout de lui-même, au bout de ses capacités d’adaptation et de suradaptation, est parfois révoltée par les promesses tenues par certains acteurs de la QVT.

Insidieusement, la “Qualité de Vie au Travail” est venue se substituer à l’Amélioration des Conditions de Travail et à la prévention.

Est-il de bon ton d’opposer les deux ? Je ne le crois pas bien que ce soit parfois très tentant.

La QVT a elle seule peut-elle faire diminuer le nombre de suicides liés au travail et les syndromes d’épuisement professionnel ? Peut-elle vraiment estompée la souffrance au travail ?

La qualité de vie au travail ne passe-t-elle pas d’abord par de bonnes conditions de travail et un travail de prévention ?

Si nous reprenons l’histoire du petit pingouin, nous pouvons examiner les différentes étapes du processus qui a conduit Little Boy à finir cramer.

Lorsque la cadence de pêche imposée par Big Mouth reste dans le champ des possibles, Little Boy s’épanouit dans son travail. Il est dévoué à son nouveau patron, il a envie de faire prospérer son entreprise et d’en être acteur. Tout cela a du sens pour lui, il pêche pour un Autre, en reçoit une rétribution qui lui apporte un certain confort. Tout est OK.

Au moment où Big Mouth lui demande de pêcher plus pour gagner plus, Little Boy s’exécute et tient ses objectifs. Il est un peu fatigué mais sa vie continue, il poursuit ses glissages entre amis sur la banquise, il voit ses proches, il est heureux. Fatigué, mais heureux. Son mode de vie a un peu changé mais pas au point de perturber son quotidien et son état d’esprit.

Arrive l’étape où pour tenir les objectifs, Little Boy commence à puiser dans ses réserves et réduire drastiquement la voilure de sa vie privée. Moins de sorties pour économiser son énergie afin de remplir ses missions de pêche.

Il perd en enthousiasme et en motivation. La vie devient plus grise. La joie de vivre s’estompe mais Little Boy continue de tout faire pour remplir ses objectifs, parce que c’est un pingouin sérieux Little Boy, on ne badine pas avec le travail ! Et puis Big Mouth l’encourage, lui dit qu’il peut y arriver, qu’il est son meilleur élément même quand Little Boy dit qu’il est épuisé…

A la lecture de l’histoire de Little Boy, je me suis interrogée :

Mais pourquoi ne dit-il pas stop ?

Et pourquoi Big Mouth lui impose ces cadences alors que Little Boy l’a alerté ?

La QVT aurait-elle pu faire quelque chose à cet endroit là ?

Si les pingouins et les phoques n’ont pas de Code du Travail, nous Humains, en France, avons la chance d’en avoir un !

Et il recèle de trésors !

Mon préféré : “Les 9 principes généraux de prévention” !

Regardons comment les 9 principes de prévention aurait pu guider Big Mouth afin de préserver Little Boy.

Prêt.e pour un voyage sur la banquise ?

1 – Eviter les risques : Supprimer le danger ou l’exposition à celui-ci ou, à défaut, le réduire et éviter ceux qui ne peuvent l’être.

Lorsque Big Mouth envoie Little Boy en Equateur, évite-t-il le risque pour son pingouin de finir cramer ? Non !

Pourtant, plusieurs options s’offraient à lui, par exemple :

–  Big Mouth renonce à ses idées de grandeur et fait le choix de ne pas faire prospérer son entreprise de pêche dans les eaux équatoriales. Il se satisfait d’une entreprise qui se développe dans un climat adapté à ses pêcheurs experts de la banquise. Il peut même prétendre à devenir le numéro un de son secteur, spécialisé en poissons frais 100% frais !

– Big Mouth tient à se développer sur tous les continents, avoir une entreprise de poissons en tout genre. Il emploie alors des martins pêcheurs, experts de la pêche en eaux tempérées.

– Big Mouth veut tenir des objectifs qui correspondent aux capacités physiques de 10 pingouins ? Très bien ! Il emploie donc 10 pingouins, réduisant ainsi les risques de surcharge de travail et donc les risques de troubles musculo-squelettiques et in fine, l’absentéisme. Chez les pingouins aussi, ça existe !

Pour appliquer ce premier principe, on se rend compte que Big Mouth devra faire des choix. S’ils lui appartiennent et ne peuvent être jugés, il en est aussi le seul responsable.

2 – Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités : Apprécier leur nature et leur importance, notamment lors de l’élaboration du document unique d’évaluation des risques professionnels, afin de déterminer les actions à mener pour assurer la sécurité et garantir la santé des travailleurs.

Big Mouth a des objectifs de rentabilité qui sont équivalents à la charge de travail de 10 pingouins, or, il n’en a embauché que 8. Pourquoi pas !

Mais a-t-il évalué les risques liés à ce choix ? Disons que oui ! A-t-il mis en face les actions correctrices ? Disons encore oui !

Il les a évalué et a trouvé des solutions :

– pour éviter l’augmentation des troubles musculo-squelettiques chez les pingouins, il a travaillé avec un expert en aéronautique. Ce travail a abouti sur l’achat de propulseurs aquatiques équipés des dernières technologies. Les pingouins, avec ces aides techniques, gagnent 20% de vitesse et parviennent à faire à 8, la pêche de 10. Le rythme de leur battements d’ailes ainsi réduit, le risque de développer une tendinite de la coiffe des rotateurs de l’aile est fortement réduit !

– Ils bénéficient également d’Equipements de Protection Individuel. En effet, les vitesses aquatiques auxquelles sont soumis les pingouins peuvent abîmer leur canal aural. Ils sont alors équipés de casques de maintien des plumes sur leur canal. Et oui Mesdames, Messieurs, on n’arrête pas le progrès !

– La charge de travail qui pèse sur les pingouins peut conduire à une fatigue accrue, aussi, il est nécessaire que l’organisation de travail prévoit des jours de repos, voire même des congés !

Ces temps de repos respectés diminuent fortement le risque d’installation d’une fatigue chronique, d’un épuisement aquatique et donc un meilleur présentéisme et une meilleure efficacité au travail.

Il est également convenu que les pingouins en repos peuvent se déconnecter de leur biper “Tam-tam”.

Il reste important de garder à l’esprit qu’un pingouin exténué est un pingouin qui ramène moins de poissons.

Faut-il s’en séparer ? me demande Big Mouth. Pourquoi donc s’en séparer, Monsieur Big Mouth ? Veillez à appliquer les principes de précaution, et vous retrouverez un pingouin en forme !

Si votre pingouin exténué ramène toujours autant de poissons, attention Monsieur Big Mouth, ça risque de se terminer par un pingouin cramé sur la banquise !!! Ce n’est pas parce qu’il le fait qu’il en a les moyens ! Etrange ? Oui, mais réaliste !

3 – Combattre les risques à la source : Intégrer la prévention le plus en amont possible, dès la conception des équipements, des modes opératoires et des lieux de travail.

Avec l’application effective et consciencieuse des deux premiers principes, Big Mouth a déjà bien avancé sur le combat des risques à leurs sources !

Il a mis en place une organisation de travail qui comprend des temps de repos, il a investi dans des équipements de protection et des aides techniques, il a embauché davantage de pingouins…la vie est belle sur la banquise !

4 – Adapter le travail au Pingouin : Adapter la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé.

Là aussi, en étant très attentif au respect du premier principe, Big Mouth a embauché des martins pêcheurs en Equateur, évitant ainsi aux pingouins de devoir s’adapter à un climat dangereux pour leur santé.

En adaptant le nombre de pingouins salariés à la cadence et aux objectifs désirés, Big Mouth évite à ses pingouins de s’épuiser à la tâche.

On peut aussi imaginer que notre phoque sait adapter la cadence et les objectifs aux nombres de pingouins présents en cas d’absence de l’un d’eux.

5 –Tenir compte de l’état d’évolution de la technique : Assurer une veille régulière pour mettre en place des moyens de prévention répondant aux évolutions techniques et organisationnelles.

La magie des 9 principes de prévention ? C’est qu’en s’occupant des premiers, on s’occupe forcément des autres !

Big Mouth a équipé ses pingouins des dernières technologies, il a inventé les congés payés sur la banquise…quand il manque un pingouin, il revoie ses objectifs à la baisse.

Et depuis peu, il sait que ce n’est plus nécessaire. Son entreprise est souvent citée en exemple. Les pingouins salariés de l’autre pêcherie, en grève, réclament des mesures identiques à celle prises par Big Mouth.

A présent, il dispose même de pingouins et martins pêcheurs intérimaires toujours prêts à renforcer les effectifs et espérant pouvoir un jour intégrer l’entreprise !

Il a même créé un groupe de travail pour que pingouins et martins pêcheurs volontaires réfléchissent à des pistes d’améliorations en tenant compte des évolutions technologiques. Big Mouth s’est rendu compte que certains d’entre eux avaient le goût de l’innovation, ainsi, avec ces réunions, il met les appétences individuelles et l’intelligence collective au service de l’entreprise et de celles et ceux qui la font, du plus petit au plus grand.

Il est au top notre Big Mouth !

6 – Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou par ce qui est moins dangereux. Prioriser la suppression du danger par rapport à sa réduction. Éviter l’utilisation de procédés ou de produits dangereux lorsqu’un même résultat peut être obtenu avec une méthode présentant des dangers moindres.

Dans le cas de l’entreprise de Big Mouth, ce qui est dangereux est, notamment, de demander à un pingouin d’aller pêcher dans la zone équatoriale.

Ce qui l’est moins ou ne l’est pas :

– embaucher des martins pêcheurs pour la pêche dans ladite zone

– renoncer à la pêche dans ce secteur et se spécialiser dans la pêche en zone froide.

7 – Planifier la prévention . Intégrer dans un ensemble cohérent la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés aux différentes formes de harcèlement, telles que celles prévues dans le code du travail.

Evaluer régulièrement les risques biologiques, chimiques, physiques et psycho-sociaux afin d’actualiser le Document Unique de l’Evaluation des Risques Professionnels
Appliquer à notre pingouin et à notre phoque cela signifie que Big Mouth doit tout mettre en œuvre pour évaluer les risques professionnels encourus par les pingouins et opter pour des actions correctives, préventives ou curatrices.

Par exemple :

Préventives : Big Mouth a choisi d’équiper les pingouins d’aides technologiques (les propulseurs aquatiques), et d’EPI (les casques de protection du canal aural) afin d’éviter les risques physiques

Correctives : Big Mouth a cessé d’envoyer des pingouins dans l’Equateur, il a également organisé le temps de travail de façon à assurer aux pingouins des temps de récupération. Ce qui améliore considérablement la prévention des risques psycho-sociaux.

Big Mouth devra rendre compte du plan de prévention, des actions déjà mises en place, celles en cours, celles à venir, celles à trouver.

8 – Prendre des mesures de protection collective. Privilégier des protections collectives et si nécessaire les compléter par des équipements de protection individuelle uniquement en complément.

9 – Donner les instructions appropriées aux travailleurs. Donner aux salariés et aux intervenants les informations nécessaires à l’exécution de leurs tâches dans des conditions de sécurité optimales. Il s’agit notamment de leur fournir les éléments nécessaires à la bonne compréhension des risques encourus et ainsi de les associer à la démarche de prévention.

Sur ces deux derniers principes que je n’ai pas développés, je vous invite à imaginer ce qui pourrait être mis en place dans l’entreprise de Big Mouth.

Moi, je reviens à présent à la QVT ! La plupart du temps, à la QVT est lié le bien-être au travail, ça c’est plutôt cool. En effet, bien être / être bien dans son travail, voilà un objectif commun à de nombreux pingouins.

Là où ça fait grincer du bec un des collègues de Little Boy, c’est quand on lui cause de “bonheur au travail”…

Là, il en deviendrait presque agressif !

Black Feather a vécu la même histoire que Little Boy.

Il me confiait récemment que si Big Mouth l’avait écouté, avait réduit les cadences et n’avait pas usé de sa loyauté et de sa dévotion, il aurait pu éviter qu’il ne se crame dans l’Equateur.

J’ai entendu de la colère, de la frustration et un fort sentiment l’injustice dans les mots de Black Feather.

C’est la première fois d’ailleurs qu’il exprime cela.

Jusqu’alors il s’en voulait de ne pas avoir pu être fidèle à Big Mouth, de ne pas avoir réussi à tenir les cadences. Il avait honte d’avoir ainsi flanché, il s’en voulait beaucoup et ne comprenait pas pourquoi son corps l’avait lâché ainsi.

A force d’écoute, d’accueil inconditionnel de tout ce qui se passait en lui, ses émotions, sa détresse, sa culpabilité, Black Feather touchait enfin ce qu’il n’avait pas oser approcher : sa colère.

Si Little Boy avait fini par dire non à Big Mouth en démissionnant, et était rentré au pays, Black Feather avait voulu essayer encore une fois de s’adapter au climat équatorial. Pourtant, il le savait que c’était dangereux pour sa santé, voire sa vie. Il s’était retrouvé six mois plus tôt dans le coma, sauvé in extremis par Little Boy qui l’avait trouvé au bord de l’eau, inanimé.

Aujourd’hui, Black Feather ne comprend pas son acharnement, il est révolté contre les procédés de Big Mouth qui a su flatter son égo, profiter de sa dévotion, de sa rigueur et de son besoin d’être à la hauteur.

Il se rend compte qu’il a été utilisé.

Certains diront que tout cela a procédé de ses choix successifs. Ce qui est sans doute en partie vrai. Pour autant, dans une relation, nous sommes toujours deux, que ce soit ici ou sur la banquise, chacun est responsable de son bout d’écharpe (comme l’explique Jacques Salomé).

Ce n’est pas parce que Little Boy ou Black Feather n’ont pas réussi à dire non que cela conférait le droit à Big Mouth d’en profiter !

Big Mouth avait l’obligation d’éviter les risques pour ses pingouins.

Il serait aussi dangereux et contre productif de considérer que ce que Little Boy et Black Feather ont vécu est un problème individuel, une fragilité personnelle, une incapacité de leur part à faire face à leurs objectifs professionnels, à un contexte social tendu.

Ce type de problématique que rencontrent nos deux pingouins sont le symptôme d’un système dysfonctionnant, d’une entreprise banquisarde qui doit s’interroger sur ses modes de production, sur son organisation, sur ses rapports sociaux.

Il s’agit aussi certainement du symptôme d’un modèle de société néfaste pour la Pingouinité et même l’Humanité.

Parfois, je me prends à rêver d’une banquise où tous les pingouins sauraient dire non à leur Big Mouth. Mais cela augurerait un sacré chaos !

Alors je préfère espérer un avenir plus serein :

– où les phoques seraient davantage conscients des risques qu’ils font courir à leurs pingouins et y remédieraient

– où les pingouins sauraient signifier leurs limites et où les phoques les respecteraient

– où le respect mutuel créerait une ambiance propice à l’émulation et à la croissance aussi bien des Êtres que des Entreprises

– où le Travail s’adapterait enfin à l’Homme et aux Pingouins plutôt qu’aux objectifs de performance et de rentabilité.

– où un terme ne viendrait pas masquer de réelles difficultés et manquements

– où l’Amélioration des Conditions de Travail serait un pré-requis à la démarche QVT.

Voilà ici mon espérance.

Et la vôtre, quelle est-elle ?

L’atelier Arbre de vie, un atelier de coaching pour votre développement personnel et professionnel

Arbre de vie, un atelier à s’offrir

Venez découvrir un outil de coaching pour une meilleure connaissance de soi et qui va vous redonner le pouvoir !

Il s’adresse à toutes et tous pour le développement personnel ou professionnel.

L’Arbre de vie est un outil issu des pratiques narratives dont le principe est de permettre à la personne de trouver dans son récit, toutes les traces qui lui permettent d’identifier ses ressources.

Il a de nombreuses utilisations :

  • en entreprise pour favoriser la cohésion d’une équipe, pour remobiliser des collaborateurs autour d’objectifs communs
  • dans les écoles : en fin de collège et de lycée pour aider l’enfant à mieux s’orienter, en école supérieur pour permettre aux étudiants, futurs professionnels, de pouvoir développer leur savoir-être
  • auprès des particuliers pour les aider dans leur cheminement et leur connaissance de soi.

Ainsi, venir participer à un atelier Arbre de vie c’est vous permettre :
– de faire un point sur votre parcours de vie, prendre conscience de vos compétences et qualités.
– de reprendre confiance en Vous et renforcer votre estime de Vous.
– d’apprendre à porter un regard bienveillant sur Vous et valoriser vos atouts.

L’Arbre de Vie est un super outil pour se révéler à Soi et aux autres, pour repartir aligné.e et reconnecté.e au meilleur de soi-même.

Venez comme vous êtes et repartez avec votre Arbre.

Ses applications sont nombreuses :
– avant un rendez-vous important (entretien professionnel, d’embauche, présentation de projet…)
– pour vous préparer à une prise de parole en public
– avant d’envisager un bilan de compétences ou en parallèle de celui-ci
– pour reprendre confiance après un burn-out
– pour apprendre à mieux se connaître
– pour rebondir après une épreuve douloureuse
– … etc

Si vous êtes interpellé.e par le contenu de cet atelier mais que vous vous interrogez de la pertinence d’y participer, je vous invite à prendre contact avec moi afin que je puisse répondre à vos questions.

Vous pouvez réserver votre place dès à présent en vous rendant sur la billetterie : https://www.billetweb.fr/atelier-arbre-de-vie3

Retrouver votre calme intérieur

Un mois pour apprendre à mieux canaliser le stress

Arrivez stressé.e, repartez relaxé.e !

La rentrée est passée par là, la routine a refait son apparition, les journées qui s’enchaînent et le bénéfice des vacances estivales qui s’estompe…

Et si c’était le bon moment pour prendre le temps de vous poser, d’apprendre à mieux canaliser votre stress ?

Un temps pour soi à s’offrir

1 atelier = 4 séances de 45mn pour :

– mieux connaître le mécanismes du stress, ses fonctions positives et ses effets négatifs,

– expérimenter et s’approprier des outils à utiliser au quotidien et dans les situations génératrices de stress.

A la fin de chaque séance de cet atelier étalé sur un mois, repartez avec des outils à expérimenter pour vous relaxer au quotidien, chez vous, au bureau, dans la voiture, avant un moment important ou après une journée harassante.

Ces exercices ont déjà fait leur preuve avec les personnes que j’accompagne en coaching.

Les séances ont lieu à mon cabinet, à Chateaubernard.
Groupe M : les mercredis 13/10, 20/10, 27/10 et 3/11 à 20h
Groupe S : les samedis 16/10, 23/10, 30/10 et 6/11 à 11h

Tarif : 50€ l’atelier de 4 séances.

Nombre de places limité

Inscriptions possibles jusqu’au 10 octobre pour intégrer le groupe du mercredi et jusqu’au 13 octobre pour le groupe du samedi.

Connaissance de Soi à l’ESTACA de LAVAL

Pendant 2 jours, j’ai eu le plaisir d’animer le cours “Connaissance de Soi” à l’ESTACA ( Ecole Supérieure des Techniques Aéronautiques et de Construction Automobile ) auprès de 5 groupes de 2ème année.

Pour quoi, comment ?

Pour répondre aux besoins des entreprises et des étudiant.e.s, une réflexion a été menée au sein de l’école pour permettre à ses étudiant.e.s de développer davantage leurs compétences relationnelles, leurs savoir-être (sofkills).
En effet, si une fois diplômé.e.s ils.elles ont toutes les compétences techniques pour débuter leur vie professionnelle, le fait d’être confronté.e à des fonctions transversales (management) exige un minimum de connaisse de soi.


Afin de proposer un travail d’introspection à la fois sérieux et ludique, j’ai proposé l’utilisation de l’Arbre de Vie, outil des Pratiques Narratives auquel je me suis formée auprès de Dina Scherrer.

C’est un outil que j’utilise régulièrement lors des coachings individuels lorsque la personne que j’accompagne a besoin de se poser, de faire le point.
Je le propose :
– pour préparer un entretien professionnel,
– en outil complémentaire à un bilan de compétences ou d’orientation,
– à des personnes qui sont en période de doutes
– à des personnes qui ont besoin de reprendre confiance en elles.
L’Arbre de Vie est utile aussi bien en coaching professionnel qu’en coaching de vie.

On passe à la pratique !


Pour faire un Arbre de Vie, il faut commencer par le dessiner.
Le moment du dessin a été un moment où j’ai pu entendre de nombreux rires, des petites boutades autour d’une activité digne de la maternelle. Et puis au fur et à mesure qu’ils.elles avançaient dans leur dessin, un léger silence empli de concentration, d’application, et sûrement d’interrogations.

Si certain.es étudiant.e.s ont résisté un moment car le besoin de maîtriser avant de faire était très fort, je les remercie de s’être laissé.e.s guider.


L’exercice a été l’occasion pour elles et pour eux de :
– se rappeler pour quelles raisons ils.elles avaient souhaité intégrer l’ESTACA,
– pouvoir se poser et prendre le temps de réfléchir sur soi,
– se rappeler d’où ils.elles viennent,
– faire un point sur leurs qualités et leurs valeurs
– se projeter vers leurs rêves, recontacter leurs aspirations profondes
– se ressourcer
– se sentir reconnaissant.e.s vis à vis des personnes qui les soutiennent
– se sentir appartenir à un groupe

Le travail individuel a fini sur une synthèse collective, toujours sous la forme d’un arbre, où chacun est venu partager des éléments de son Arbre de Vie.
Ils ont alors pu (re)découvrir leurs points communs et leurs différences.


Chaque groupe a investi l’exercice de façon différente. De la discrétion à l’extraversion.
L’un des groupes a nourri des applaudissements à chaque prise de parole de l’un.e de ses membres. Pour un autre, chaque prise de parole s’est faite en se levant, devant ses camarades.
Des moments riches, bienveillants et ludiques.
L’exercice s’est achevé par un nom à donner à l’arbre collectif.

Je suis ravie de vous présenter (avec leur accord) :
– L'(H)ETRE
– STI STORY
– L’ESTACARBRE
– DIMITREE
– L’ESTAFORET

Ainsi que deux arbres réinterprêtés par deux étudiants qui n’ont pas manqué d’imagination !
Le premier est un pont, le deuxième me fait penser à la vigne et à l’eau de vie ! (C’est l’effet “vie au milieu des vignes charentaises !)

L'(H)ETRE
STI STORY
L’ESTACARBRE
DIMITREE
L’ESTAFORET

CP Coaching au Salon “Talents de Femmes”

J’ai le plaisir de vous annoncer que je serai au Salon “Talents de Femmes” qui se tient du 27 au 29 septembre à Saintes, dans le hall Mendès France

Je partagerai le stand avec Elise DURET, Écrivain Public, dont vous pouvez visiter le site ICI.

 

Si cela pourra paraître étrange à certain(e)s, nous avons trouvé ce qui nous rassemble.

 

Que ce soit l’Écrivain Public ou le Coach Professionnel, il y a dans leurs accompagnements quelque chose de l’ordre de la maïeutique, de la mise au monde.

 

L’Écrivain Public doit permettre à son client de s’ouvrir pour que ce qui se trouve dans son esprit puisse prendre la forme des mots. Cela nécessite de la confiance et de la réciprocité car l’écrivain a alors accès à une part d’intime de son client. Les feed-backs permettent à chacun de vérifier que les mots choisis sont le reflet exact de ce que le client porte en lui et désire faire savoir.

Que ce soit pour l’élaboration d’un CV, d’une lettre de motivation, d’un récit de vie, le travail de l’Écrivain Public porte en lui le futur de celui qui le sollicite, il permet la connexion avec le présent et l’exploration du passé.

 

Ici se rejoignent ces deux métiers puisque le Coach Professionnel accompagne son client dans l’exploration de ses ressources, de ses compétences, de ses expériences passées positives et de ses échecs apprenants, afin de permettre à son client d’aller vers un futur plus en adéquation avec ses désirs, ses possibilités, ses valeurs.

Confiance, respect, authenticité sont convoqués lors des séances pour permettre au récit d’éclore et  au client d’aller vers l’accomplissement de Soi.

 

Pour découvrir plus en détails nos activités et nos prestations, venez nous rencontrer au Salon “Talents de Femmes” !

Hâte de vous y retrouver nombreuses et nombreux !

L’insatisfaction au travail : incidences et horizons

 

La vie professionnelle fut pendant longtemps axée sur une carrière longue : même entreprise, même métier, le tout assorti d’un épanouissement en lien avec une reconnaissance reçue de ses pairs et de son employeur. Beaucoup d’entre nous ont grandi avec ces schémas là, voyant grands-parents, voire parents, avoir une vie professionnelle linéaire, imperturbable et stable.

L’avènement des années 90 a changé la donne avec une instabilité économique aboutissant à des plans de licenciements, à des reconversions forcées et des périodes de chômage subies pour certains.

 

Aujourd’hui, nous savons que nous aurons des carrières professionnelles ponctuées par des changements : changements de site, changements d’entreprise, évolution de notre métier d’origine voire reconversion professionnelle. Soir par envie, soit par contrainte.

Ces perspectives peuvent aboutir à un sentiment d’insécurité qui tend à rendre immobile.

Au cœur de cet immobilisme on retrouve des postures paradoxales :

  • le maintien à tout prix d’un état de sécurité minimale (sécurité financière, entre autres)
  • le désir d’un changement pour fuir une situation qui ne convient plus

    avec pour trame de fond l’insatisfaction au travail.

Cette insatisfaction a de nombreux effets délétères sur la santé physique, psychique et relationnelle tels que :

  • fatigue
  • perte de motivation
  • irritabilité
  • morosité
  • frustration
  • anxiété
  • symptômes physiques : douleurs musculo-squelettiques, céphalées, troubles gastro-intestinaux…
  • conduites addictives : consommation excessive d’alcool, tabagisme accrue…
  • relations familiales altérées
  • relations professionnelles conflictuelles

Que cela passe par un changement de poste, de service, d’entreprise ou de métier, face à cette insatisfaction en lien avec le travail, les personnes sont désireuses d’améliorer leur expérience de vie professionnelle.

Selon les besoins et les envies, cette amélioration devra apporter :

  • une rémunération supérieure
  • une meilleure cohérence entre missions à effectuer et valeurs personnelles
  • de nouveaux défis à relever
  • la prise de responsabilités
  • une prise d’autonomie
  • la reconnaissance d’un savoir-faire et/ou d’un savoir-être
  • un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle

 

Vous rendre à votre travail est devenu une contrainte, une corvée, vous ne ressentez plus d’envie, au contraire, l’ennui et/ou le stress sont devenus votre quotidien, nous pouvons explorer ensemble ce que vous êtes en train de traverser. Ce travail vous permettra de :

  • faire un point sur votre situation actuelle
  • faire le bilan de votre parcours professionnel
  • mette en lumière vos appétences, vos envies, vos valeurs
  • éclaircir vos besoins
  • débusquer vos croyances limitantes
  • dégager de nouveaux objectifs pour retrouver un équilibre et un épanouissement dans votre vie professionnelle.
  • écrire une nouvelle page de votre vie professionnelle

Grâce aux entretiens guidés et aux outils que je vous proposerai, vous y verrez de plus en plus clair et saurez mette en cohérence vos valeurs, vos aspirations et vos besoins.

Le blues des soignants

Retour d’expérience et réflexions

 

Issue des métiers paramédicaux, mon expérience en tant qu’infirmière a été riche en enseignements.

Lorsque l’on choisit d’embrasser une carrière de soignant, nous sommes animés par l’envie de venir en aide aux autres, les soulager, les soutenir, les accompagner.

Le métier en lui-même est exigeant car nous sommes confrontés à la douleur physique, à la douleur morale, à la mort, à l’impuissance, à la déformation des corps par la douleur ou la maladie, au handicap qui prive l’autre d’une partie ou de toutes ses facultés, à la diminution, à la dépendance, à l’intime.

Chaque jour, nous prenons soin des patients, des résidents dont nous avons la responsabilité.

Chaque jour, nous faisons avec le corps et la psyché de l’autre, tel qu’il est, là où il en est dans sa maladie, dans sa guérison, dans son handicap.

Chaque jour, nous faisons du mieux que nous pouvons pour donner le plus de soin et de confort possible, avec empathie et humanité.

Les métiers de la santé sont des métiers complexes, difficiles, exigeants. Pour autant, nous les choisissons car motivés par des valeurs qui nous sont propres, nous voulons faire quelque chose d’utile et de gratifiant.

 

Aujourd’hui, partout en France, les soignants sont à bout de souffle.

 

Leur métier est difficile mais ils l’ont choisi, ils le connaissent, ils savent ce à quoi ils sont et seront confrontés.

 

Aujourd’hui, de plus en plus de soignants « tombent » malades, de plus en plus de soignants n’en peuvent plus et se prennent de plein fouet l’épuisement professionnel.

Le soignant fait partie de ces personnels facilement corvéables à merci car réceptifs à la culpabilisation.

Le soignant à une mission : soigner coûte que coûte. Et il y met un point d’honneur. Un peu comme un super héros qui doit sauver les autres, le soignant, même malade, doit être là pour assurer son poste, « pour les patients, pour le service, pour ses collègues ».

Et puis il y a aussi la précarisation de ces métiers paramédicaux avec des contrats à durée déterminée dont les échéances servent à manipuler et à obtenir un peu plus d’un individu, même lorsqu’il « n’en peut plus ».

Et enfin il y a ces personnes dont les valeurs humanistes sont hautes et qui, face à une pression de plus en plus forte, des objectifs de rentabilité de plus en plus prégnants perdent le sens de leur travail.

La qualité des soins est chiffrée et n’est plus humaine, elle est tracée et non plus au pied du lit du patient.

 

Ces métiers sont difficiles mais leur difficulté est assimilée et acceptée par celles et ceux qui les embrassent.

 

Les conditions pour les exercer en revanche, en se durcissant, mettent les soignants devant des injonctions paradoxales à faire devenir fou n’importe qui.

Je vois chaque semaine des soignants m’expliquant leur vécu.

On exige de vous de la qualité, mais quand vous avez fini votre journée de travail, reste en vous un goût d’inachevé, un doute, une inquiétude sur le fait que vous ayez pu faire tout ce que vous aviez à faire. Est-ce que Mme Martin a bien eu son injection ? Oui…non…vous ne savez plus car vous avez passé beaucoup de temps à échanger avec son mari fort inquiet, puis vous avez été appelé par votre collègue pour changer Mr Pichou qui baignait dans ses urines ; alors vous appellerez votre collègue depuis votre voiture ou depuis chez vous pour vérifier cette information et pouvoir vous endormir. Est-ce que la perfusion de Mr Pierre est toujours bien en place et fonctionnelle car agité, il bouge beaucoup et vous l’avez déjà reperfusé deux fois cet après-midi ; il y a bien une prescription de contention si besoin, mais il n’y en a plus dans le service, elles sont déjà utilisées pour un autre patient plus agité et une dame démente qui se met en danger… Il faut faire des choix, désagréables, que vous ne voudriez pas avoir à faire, vous voulez juste avoir les moyens de faire votre travail.

Est-ce que Mme Durand réussira à dormir après l’entretien que vous avez eu ensemble dans lequel elle s’est livrée, évoquant des choses douloureuses, entretien que vous avez du interrompre car Mme Pain a fait une crise clastique… il a fallu être 4 pour la maîtriser. Cette situation vous a vidé de votre énergie mais il vous faut encore faire les transmissions à votre collègue de nuit, en 15mn au lieu de 30 il y a 10 ans, car les responsables hiérarchiques ont estimé que les transmissions étant à présent informatisées, les soignants n’ont pas besoin d’autant de temps pour échanger sur les situations des patients !

C’est ainsi que chaque jour, quasiment chaque soignant fait 20 à 30mn de plus…voire davantage, pour pouvoir délivrer toutes les informations importantes et nécessaires à la continuité des prises en charge des patients, par souci d’un « prendre soin » de qualité.

Et c’est comme cela que vous finissez votre journée de travail, fatigué, insatisfait, mais heureusement, il y a une bonne entente dans l’équipe et vous trouvez du soutien auprès de certains collègues.

 

Pourtant, quelque chose de lancinant vous irrite. Demain vous devez revenir sur votre repos car un collègue est malade, vous étiez le seul sur le planning à pouvoir le remplacer… c’est un fait, mais vous êtes épuisé, vous n’avez pas réussi à dire non, tenu par la culpabilité de laisser le service en difficulté. Et pourtant, cette journée de repos, vous l’aviez imaginée, rêvée, loin des murs blancs, loin des douleurs, loin du stress. Mais vous serez là, fidèle au poste.

 

C’est par là que, bien souvent, le début de la fin vient s’installer. C’est insidieux, à peine perceptible. A l’image de la grenouille dans la casserole d’eau. Au début, l’eau devient tiède, c’est agréable, on ne se rend pas compte que l’eau est destinée à entrer en ébullition. Et puis lorsqu’elle devient trop chaude, la grenouille finit ébouillantée.

 

Il n’est pas rare d’entendre de la part des responsables hiérarchiques que les individus ébouillantés étaient déjà fragiles à la base, qu’il s’agit de problèmes individuels d’adaptation.

Le système (la casserole) est dans l’incapacité à se remettre en question car il est semblable aux poupées russes, il est lui-même imbriqué dans un autre système qui lui-même… etc.

Le système poursuit des objectifs qui sont en inadéquation avec les motivations qui animent les soignants.

 

Dès lors, que faire ?

 

Prendre conscience de ses limites 

 

Il est important de noter que les professions paramédicales font partie des professions où les individus vont jusqu’au bout du bout car « ils y croient », ils pensent que « ça va aller, ça va passer », ils doivent poursuivre « pour les patients, pour le service ». Et aussi, parce que les collègues en arrêt sont souvent vus comme des faibles ou bien des tire-au-flanc… abandonnant le Radeau de la Méduse.

Lors de fêtes de fin d’année il y a plusieurs années, en repos à Noël, je devais assurer mon service pour le 1er de l’An. Grippée, je vais voir un médecin en urgence pour avoir un traitement d’attaque afin de pouvoir aller travailler. Il m’a stoppée net dans mon élan en me prescrivant un arrêt maladie d’une semaine. J’étais décomposée, « comment le service allait tourner sans moi ?». Et le médecin de m’expliquer « Quand on est au contact de gens malades et que l’on va travailler auprès d’eux avec la grippe, il s’agit d’une faute professionnelle ». Je le regardais, j’entendais ça pour la première fois et lui de rajouter « et moi, en tant que médecin, je ne peux pas être complice de cette faute.»

La claque. Je venais juste de comprendre que ma conscience professionnelle acquise au fil des ans était amputée du tout un pan plutôt très important !

 

Quelques années plus tard, il y a quelques mois, je rencontrais une soignante  travaillant dans un service de pédiatrie. Elle souffrait du dos, un lumbago très douloureux. Pour autant, elle refusait l’arrêt de travail prescrit par son médecin « pour ne pas mettre mon service en difficulté, et puis par conscience professionnelle ». Je me suis alors autorisée à interroger sa « conscience professionnelle » que je trouvais un peu restreinte au champ du service à rendre. Je lui exposais la situation suivante « Si au cours d’un soin, vous avez un tout petit dans les bras, et que votre lumbago vous saisit d’une douleur si violente que vos bras ne peuvent plus porter l’enfant, que vous dit votre conscience professionnelle ? ». Je me fis fusiller du regard, un « oui mais je ne peux pas abandonner mon service » fut lancé…

L’éducation à la conscience professionnelle attendue par le système était bien acquise.

La conscience professionnelle qui commence par la conscience de soi nous permettant de mieux voir nos limites, nos forces, nos incapacités et les conséquences de nos actes et décisions a été mise en arrière plan, impossible à connecter.

 

C’est un réel problème dans le domaine des métiers du soin, mais cela vaut aussi pour toutes les professions du secteur primaire au secteur tertiaire.

 

Se ressaisir de son expertise, se responsabiliser et faire corps

 

Quelque soit notre métier, notre secteur d’activité, nous avons été petit à petit déconnectés de nos valeurs, de la conscience que nous avons de nous-mêmes, de l’expertise de notre métier pour finir en mode automate et répondre aux injonctions des organisations, des systèmes dans lesquels nous évoluons.

 

Je veux croire qu’un autre monde du travail est possible.

Danièle Linhart, sociologue du travail, lors d’une conférence à laquelle j’assistais, expliquait que chaque travailleur doit pouvoir retrouver l’expertise de son travail. Que les réorganisations imposées ne peuvent se faire sans leur avis car ils connaissent leur travail, ses exigences et les besoins pour mener les missions à bien.

Dans un monde du travail de plus en plus protocolisé et segmenté, nous perdons toutes et tous le sens de notre travail et le lien social. Pourtant, ce sens n’est pas loin, il est là, juste en nous. Danièle Linhart en appelait à la responsabilisation de chacun à son poste. Se responsabiliser c’est s’extraire de la culpabilisation, des injonctions paradoxales. Mais il est vrai que celui qui tente cela est souvent mis à la marge, voire « puni ».

C’est là que l’esprit d’équipe et la cohésion d’un groupe peuvent faire la différence. Non pas en faisant la révolution, mais en indiquant à l’autorité hiérarchique les besoins pour exercer dignement, le contour et les limites de l’exercice, ce qui est possible et ce que ne l’est pas.

Pour en revenir aux équipes soignantes, elles sont rarement réfractaires au changement si elles y voient le sens et le gain pour leur fonctionnement et pour les patients. Quand il n’y a ni sens, ni gain, la résistance s’installe, les réorganisations se font à marche forcée et les soignants s’épuisent.

 

En parler, échanger

 

Certains en lisant cet article se reconnaîtront, d’autres le rejetteront. Quel que soit votre réaction, nous pouvons échanger autour de cela.

 

J’envisage d’ouvrir des groupes de paroles aux soignants. Ces groupes auront pour objectif de :

– permettre à chacun de déposer son ras-le bol, ses incompréhensions, sa colère, ses inquiétudes…

– sortir de l’isolement,

– échanger avec des personnes vivant des situations et émotions semblables,

– trouver des pistes et des outils ensemble pour vivre de façon plus apaisée son quotidien professionnel.

 

Ces groupes seront ouverts à partir de 4 participants minimum.

Si vous êtes intéressé(e), prenez contact avec moi à l’adresse : celine.poirier@cpcoaching.fr

 

 

Pour aller plus loin :

Un décryptage de la souffrance des soignants :

http://www.actusoins.com/307623/les-mauvaises-conditions-de-travail-peuvent-elles-excuser-en-partie-une-forme-de-mepris-ou-de-maltraitance.html

Un lien vers des plateformes d’écoute :

https://www.20minutes.fr/sante/2253215-20180411-souffrance-soignants-numero-ecoute-gratuit-tous-professionnels-sante

Une source de renseignements pour tous les professionnels confrontés à la souffrance au travail :

https://www.souffrance-et-travail.com/

 

 

Meilleurs Voeux

Pour 2019, je vous souhaite le Meilleur.
Le Meilleur de vous, pour vous.
Le Meilleur pour vous et les personnes que vous aimez.
Que vous puissiez profiter pleinement des instants heureux, 

Que vous puissiez trouver en vous l’énergie et la force pour traverser les moments difficiles,
Que vous puissiez trouver le réconfort et la solidité pour affronter les moments douloureux,
Que vous puissiez vous accomplir dans vos projets et dans vos rêves les plus précieux.
Que vous puissiez faire grandir vos rêves, en réaliser certains et en garder d’autres bien au chaud, en forme d’espérance.
Que vous puissiez prendre les “touts petits riens” de la vie qui apportent de la joie, sans atte
ndre après ce que vous préféreriez avoir,
Profitez de ce que vous avez, de ce qui est présent.


Je vous souhaite à chacune et à chacun, une belle et heureuse année 2019.

 

Céline POIRIER, votre coach en développement professionnel et personnel

 

CPCoaching vous présente ses meilleurs voeux

Une nouvelle année s’ouvre à nous,

Porteuse de nouveaux possibles.

A chacune et à chacun je souhaite :

De la confiance en ses ressources

De l’audace pour oser le changement

De l’ambition  pour ses projets

De l’émerveillement pour croire en ses rêves

Du courage pour affronter les difficultés

De la persévérance pour les dépasser

De la détermination pour les transformer

De la sérénité pour avancer

De la réussite dans ce que vous entreprendrez

Belle et douce année 2018

 

Céline Poirier, Coach Professionnel